LE ROUZIC René
Le 31 août 1921, René Le Rouzic est né à Pont-Aven, vieille rue du quai où son père, Jean Louis était maréchal-ferrant et sa mère Marie Joséphine Morvan, couturière (son grand-père était charpentier au Faouët).
Il ne dispose pas de bonnes conditions au sein du foyer familial, étant donné qu’il a été placé par la DASS, avec son frère Louis, dans une ferme à Goulien (Cap-Sizun), puis dans une autre ferme à Telgruc-sur-Mer. René Le Rouzic sera durablement affecté par son enfance malheureuse.
À l’âge de 20 ans, en décembre 1941, il débute en tant qu’apprenti à la faïencerie HB dans l’atelier de Jean Caer. Il bénéficie également des cours de dessin et de modelage que Victor Lucas, le nouveau directeur technique de la grande maison depuis la fin mars 1941, dispensait le samedi aux apprentis.
Par la suite, comme d’autres jeunes artistes, il saisit l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle faïencerie à la recherche de créateurs. Les conditions offertes par Keraluc, incluant une grande liberté créative et une rémunération généreuse, l’incite à quitter HB en 1946 pour retrouver Victor Lucas démissionnaire depuis mars 1944.
C’est surtout la création du motif « tête de breton » qui est liée à sa collaboration artistique avec la nouvelle faïencerie. Ce décor, riche en variantes, satisfaisait les commerçants en quête de produits à connotation folklorique et assurait la stabilité financière des premières années de l’entreprise.
René Le Rouzic conçoit quelques autres décors plus personnels qu’il signe ZIC avant de revenir en 1951 à la faïencerie HB. L’équipe des artistes de Keraluc, au caractère bien trempé, pourrait en être la raison.Il était nécessaire de faire preuve d’originalité et d’audace pour être pleinement accepté. Quoi qu’il en soit, son travail, d’une grande précision et empreint de professionnalisme, est remarquable.
Tout comme Paul Yvain, René Le Rouzic est aussi guitariste, animant les bals du samedi soir jusqu’à la mort de son épouse en 1965.
La faïencerie HB expose ses créations avec les autres artistes de la manufacture en juillet 1951 (7 pièces de cette époque sont conservées par le Musée de la faïence à Locmaria. Par la suite, il travaille à l’URSSAF à Quimper et développe une œuvre picturale jusqu’à son décès prématuré (à l’âge de 59 ans) le 19 septembre 1973. Il expose localement lors de quelques manifestations [1] et le 15e Salon d’Art contemporain du Guilvinec organisé par l’Union des Arts Plastiques Breton, lui rendra un hommage à titre posthume durant l’été 1974. Claude Cléro, le président de l’UAPB rend hommage à l’artiste :
Le Rouzic, notre ami breton, peintre travailleur pour qui une vie rude a été la seule école. ses origines socio-familiales l’avaient laissé avec sa seule force de travail pour résoudre le quotidien et gagner l’avenir... ... Son œuvre s’est faite, elle porte une marque poétique que l’on ne peut nier, celle d’une personnalité humble avec laquelle il fallait compter.
Un second hommage lui sera rendu la même année à la Maison de la culture de Nevers du 14 décembre au 19 janvier 1975, sous le titre « Confrontation Bretagne-Nivernais » avec 11 œuvres picturales.


