❝L’histoire de la faïencerie KERALUC
à Quimper, 1946-1984

ONARDI Giovani

Giovanni Léonardi (1876 - 1956)

Giovanni Leonardi est né en Sicile à Belpasso en 1876 et mort dans la misère à Vallauris le 10 avril 1956. Il arrive à Paris à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 pour y travailler à la réalisation du pavillon d’Italie. Installé à Montmartre, il y fait la connaissance de Max Jacob, Picasso, Modigliani, Guillaume Apollinaire... Comme ce dernier, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il s’engage en 1914 dans la Légion étrangère puis il est incorporé en 1917 dans l’armée italienne jusqu’en 1919. L’explosion d’un obus lors de la bataille de l’Argonne lui endommage les tympans et il en souffrira jusqu’à sa mort. C’est Max Jacob qui lui fait découvrir Quimper qu’il retrouve tous les étés pour travailler à la manufacture Henriot où il est introduit par Jean Lachaud. Comme les autres artistes de la faïencerie, il sympathise avec le jeune l’ingénieur-artiste-céramiste Victor Lucas. Il fait aussi la connaissance dans les années 30 d’un jeune artiste amateur qui connaîtra un sort national, Jean Moulin, qui signe ses œuvres Romanin.
En 1932, Giovanni Léonardi l’aide à réaliser une pietà dans les ateliers Henriot. Jean Moulin contribuera à sa reconnaissance, et lui achètera des peintures et des céramiques.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Leonardi s’installe à Rabastens dans le Tarn. À la Libération, Léonardi rend visite à son ami Victor Lucas dans sa toute nouvelle faïencerie fondée en 1946 pour modeler toujours avec brio, chevaux, Neptune ou naïades. Ces pièces uniques étaient ensuite traitées par l’artiste avec sa recette originale combinant l’émail stannifère avec un léger vernis transparent rehaussé par des jus de couleurs peints sur l’émail et des lavis d’oxydes purs sur le tesson. La vivacité et la vigueur du modelage étaient ainsi préservées par son traitement céramique aux effets subtils.
Il quitte ensuite Rabastens pour Vallauris où Picasso lui rend visite sans se préoccuper de sa situation précaire, comme il n’avait pas cherché à aider Max Jacob interné à Drancy par les Allemands. Quoi qu’il en soit, on ne peut que regretter cette fin de vie malheureuse pour cet artiste qui avait été apprécié par toutes les personnalités et célébrités qu’il avait côtoyées durant sa vie.

Giovanni Léonardi, haut-relief en faïence polychrome, vers 1947
Grand haut-relief composite en faïence polychrome, modelé par Giovanni Léonardi et coloré et émaillé par Pol Lucas dans l’atelier Keraluc sous la direction de l’artiste. Hauteur 86 cm, assemblage de 5 pièces.